conférence
8 mars 2023
L’éthique : lever le voile sur une confusion tenace !
Cette présentation sera l’occasion d’aborder une confusion tenace qui continue de brouiller notre compréhension de l’éthique. Si historiquement, l’éthique et la morale ont été associées au point d’être tenues pour des synonymes, l’approche développée par Ricoeur (1990) et reprises par d’autres auteurs cherche à circonscrire les concepts de morale et d’éthique. La dissociation de ces deux notions permet d’engager une réflexion et une délibération éthique qui illustre précisément un moment réflexif nécessaire à une mise à distance et une prise en compte de divers repères pour la détermination de l’action (Legault, 1999).En effet, l’éthique comporte une visée heuristique qui permet de s’interroger sur le « bien », dans des circonstances bien précises, visée qui n’est pas celle historiquement attribuée à la morale, ni même celle du droit. Même si l’éthique et la morale continuent d’être considérées interchangeables dans le langage courant, comme le révèle un rapide coup d’œil dans les médias, nous présenterons une vision distincte de ces notions et aborderons quelques champs de l’éthique, soit l’éthique personnelle, l’éthique professionnelle et l’éthique organisationnelle, pour mieux envisager les multiples possibilités d’action.
article publié
Lacroix, A. et E. Marceau, « Éthique et droit : des rapports complexes et variables pour réguler l'espace public » dans Approches et fondements du droit, Montréal, Éditions Yvon Blais, 2019, 189-216.
* Une version en ligne libre d'accès n'est pas disponible.
biographie
Emmanuelle Marceau est professeure associée à l’École de santé publique (ESPUM), de l’Université de Montréal, et enseignante de philosophie au cégep du Vieux Montréal. Elle est également chargée de cours à l’Université de Sherbrooke. Parallèlement à son enseignement, elle accompagne divers organismes, ordres professionnels et professionnels, dans les domaines de l’éthique professionnelle, de la bioéthique et de l’éthique organisationnelle. Elle est présidente du Comité d’éthique de la recherche de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST). Chercheure associée au Centre de recherche en éthique (CRÉ), au Centre de recherche en droit publique (CRDP), à HumanIA et dans l’axe « gouvernance et éthique » à l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’IA et du numérique (OBIA), elle s’intéresse aux modes de gouvernance (éthique appliquée, droit et déontologie) et leurs interactions, dans une perspective de recherche de justice.